Il y a deux ans, je vous avais envoyé via ce blog mes
bons baisers de Metz au printemps, un printemps placé sous le signe de l’ouverture… L’année passée,
Metz vivait son « aventure de la couleur », du nom de la grande exposition en cours au Centre Pompidou-Metz. Cette année, la nature s’ouvre, mais nous nous enfermons, et notre drôle d’aventure collective a moins de couleurs cette année… Je ne peux vous montrer que le printemps dans mon quartier du Pontiffroy, comme un printemps sous cloche. Mais je vous assure qu’il y a de quoi s’émerveiller dans ce quartier au bord de l’eau, et je m’en vais vous le montrer ci-dessous dans ce journal de confinement, que je mets régulièrement à jour !
Deuxième quinzaine d’avril : des floraisons et quelques questions
Le soleil brille sans cesse depuis le début de ce confinement, et nous offre ainsi des paysages printaniers absolument rayonnants… et je me sens très inquiète ! La terre dénudée après les tontes des prairies fleuries du Pontiffroy se montre craquelée et dénudée. (D’ailleurs, je me permets un aparté : n’est-ce pas une hérésie de tondre les pelouses en ce moment ? Les ronronnements des tondeuses et tronçonneuses pourrissent les oreilles de dizaines d’habitants, et à la fin elles ont ôté de la beauté et de la nature au quartier) ! La température de 23 degrés chaque après-midi est aussi merveilleuse à savourer qu’elle me semble redoutable par la sécheresse qu’elle augure. Je suis encore marquée par les très fortes chaleurs et sécheresses que nous avons subies ces deux derniers étés, et je crains un troisième été de cet acabit. Pire, si nous n’avons pas l’autorisation d’aller nous aérer au bord de la mer ou en montagne en raison des restrictions de déplacements !

Mais puisque ce soleil printanier nous a fait le cadeau de magnifiques paysages dans le Pontiffroy, je les partage bien évidemment ici et vous donne des nouvelles de la faune et la flore du Pontiffroy !
Des pluies de fleurs
Mes fleurs roses préférées derrière le lavoir se sont dispersées en pluie de pétales roses. Les gros pétales lourds et malodorants des magnolias sont tombés au sol. Le vert a complètement envahi le paysage, et la cathédrale est totalement masquée derrière son écran vert. Et pourtant la floraison continue de plus belle. Il n’y a jamais eu autant de fleurs dans le quartier !
Après les fleurs jaunes et roses de la fin mars, la profusion de roses pâles début avril, les fleurs blanches, mauves et fuchsia colorent le Pontiffroy !
Sur le chemin qui serpente du Pontiffroy Saint Georges à Bliiida en longeant la Moselle, au pied de l’hôtel Ibis et de l’hôtel de police, les buissons sont blancs, les pelouses sont des nuages de pissenlits, et les clochettes mauves des glycines répandent leur parfum délicieux dans l’air.
En début de nuit, les fleurs, les arbres et la terre exhalent leur parfum qui a chauffé toute la journée au soleil, et l’air sent véritablement le miel.
Un printemps sous vos applaudissements
Sous mes fenêtres, il y a peu de passage. De plus en plus de passants sont munis de masques, et nous réfléchissons à nous équiper également, en faisant nous-mêmes, ou en mobilisant un commerçant messin, sans attendre la distribution des masques par la mairie prévue le 7 mai. En discutant avec mes voisins masqués, je commence à imaginer ma vie avec un masque en continu sur ma bouche et sur celle de tous les gens que je croiserai et côtoierai. Un petit frisson de dégoût me parcourt le dos. Je me répète : pourvu qu’il ne fasse pas trop chaud cet été car cette protection vitale deviendra insoutenable !!!
En l’absence de contacts sociaux, et des bruits de circulation dans ma rue, je suis d’autant plus attentive aux bruits du quartier pour deviner les présences autour de moi. Celui ou celle qui s’entraîne à la flûte, des enfants énervés qui passent sous les fenêtres, les oiseaux qui chantent (le merle est celui qui s’égosille le plus, et les cygnes les plus bruyants), la rumeur de la circulation des voitures et des trains au loin, le bruissement du vent dans les feuillages pleinement déployés…

Jusqu’à l’explosion de bruits joyeux le soir, à 20h pour applaudir les soignants et tous les travailleurs indispensables à la vie de notre pays. Des silhouettes apparaissent au balcon, applaudissent comme s’ils étaient dans leurs loges à l’opéra (j’y pense car j’ai découvert très récemment la scène de la rencontre à l’opéra entre Natacha Rostov et Anatole Kouraguine dans le roman Guerre et Paix). De derrière les arbres me parviennent des sons de cloches, et de casseroles qu’on tape frénétiquement. Quelqu’un lance un youyou, d’autres crient comme s’ils demandaient un rappel à la fin d’un excellent concert. Chaque soir depuis un mois, l’émotion m’étreint, autant que le tout premier soir. Il paraît que les cloches de la cathédrale sonnent plus tôt, pour ne pas couvrir les applaudissements.
Près du héron guetteur
L’eau de la Moselle est magnifique. Sa teinte est bleu-vert brillant, puisqu’elle reflète à la fois les feuillages et le ciel bleu. Le soleil la fait scintiller entre la cathédrale et le Temple neuf.

Sur la Moselle, la vie me semble plus tranquille qu’avant. Les ouettes d’Egypte et les cygnes se font rares au lavoir, les pigeons et le héron règnent sur l’eau. Seule une famille de canards nous a attendris avec les quatre canetons nouveaux-nés, prenant leur goûter sur l’eau… à quelques centimètres d’un vieux sac plastique écoeurant !
En fixant l’eau pendant un moment, on peut contempler des dizaines de petits ou longs poissons, qui vont et viennent entre les nénuphars et les pierres. Il y a tout un monde à nos pieds… Le héron multiple les poses : ailes et cou déployés, tête remplie dans les épaules, ou plongée dans l’eau, cou et pattes repliés ou fièrement dressés… Avec sa prestance et sa longue barbe de sage flottant au vent, il reste l’empereur de notre cours d’eau !
Les 10 premiers jours d’avril : la fête du printemps bat son plein au Pontiffroy
Au 10 avril, où je mets à jour ce journal de confinement au Pontiffroy, nous sommes au 25ème jour de confinement. Et qui sait combien de jours de confinement il nous reste … Dans tant d’incertitude et d’inquiétude, je me raccroche à cette faculté que j’ai la chance d’avoir : celle de savourer la beauté de la nature et de savoir profiter de l’instant. Et c’est plutôt cet état d’esprit que je veux montrer sur ce blog ! Voici quelques moments de beauté volés dans le Pontiffroy durant ce début d’avril confiné.
Nuit parfumée sous la pleine lune
En cette deuxième semaine d’avril, la lune était pleine, et particulièrement brillante. Elle brillait fort au-dessus de la synagogue, où les Juifs auraient dû se rassembler pour fêter la Pâque…

Je ne l’ai pas vue à ce moment-là, mais il paraît que la lune était rose à son lever. Des clichés superbes ont fleuri dans le groupe Facebook Metz en photos, en histoires, en images, grâce à des photographes amateurs et professionnels bien mieux équipés que moi ! Je l’ai seulement admirée vers 21h30 au-dessus de la synagogue, en m’accordant un moment sur mon balcon après le coucher des enfants, pour savourer une tisane et humer les parfums du soir.
Les soirées du Pontiffroy sont particulièrement parfumées : fleurs, herbes et terres exhalent des odeurs très relaxantes. Mais le fond de l’air est un peu moins agréable quand on s’approche des effluves de vase de la Moselle ! Les parfums me ramènent en vacances. Ce printemps me semble décidément irréel !
21 heures est une heure encore très agitée : cris de parents excédés par le dur moment du coucher, cygnes et canards hurlant à tout va, rares voitures à fond les ballons… Mais de 21h54 à 22h, j’ai écouté attentivement sonner la cloche de Mademoiselle de Turmel. Un son enveloppant, régulier, assez apaisant. Pourtant, la légende à l’origine de cette sonnerie quotidienne est bien sombre : Mademoiselle de Turmel a offert une cloche à la Ville pour sonner le couvre-feu et alerter les habitants de rentrer au plus vite dans l’enceinte, avant que la nuit ne les expose aux brigands – ces mêmes brigands qui ont assassiné le fiancé de cette pauvre demoiselle de Turmel. Celle-ci aurait fondu sa bague de fiançailles dans la cloche. A moins que Mademoiselle de Turmel n’ait été une maîtresse cruelle qui a fait froidement pendre sa servante, après l’avoir accusée de vols de bijoux ?
Mes fleurs préférées sont là !
Enfin, elles ont éclos ! Elles ont pris le relais des magnolias, qui commencent à se faner et à abandonner leurs fleurs grises et malodorantes au pied de l’arbre, où les feuilles épaisses prennent place à leur tour.
Au 1er avril, j’avais vu de loin que mes fleurs étaient encore enfermés dans leurs petits bourgeons sombres. Une dizaine de jours plus tard, elles couvrent les arbres de gros flocons roses et doux, que j’ai envie de caresser et d’entourer de mes mains.
Une balade au lavoir s’imposait pour aller les admirer de tout près. Regardez bien les photos, je n’étais pas seule à venir admirer ce spectacle !

Le feuillage tombe son rideau
Les feuillages tombent leurs rideaux, et commencent à masquer les façades des immeubles. Selon de l’endroit d’où on la regarde, la cathédrale semble tantôt posée sur un coussin douillet de chlorophylle, tantôt voilée par un écran de verdure qui épaissit à vue d’oeil.

Les pelouses débordent de fleurs, d’herbes folles, d’insectes, comme de grandes prairies. Ma seule crainte serait qu’on vienne les tondre !

Le peuple de la Moselle
C’est un peuple bien bruyant qui agite les flots de la Moselle ! Au lavoir, les ouettes d’Egypte élèvent calmement leurs huit petits. Le héron poursuit sa ronde, mais ne semble pas réclamer particulièrement le silence.
Je crois que les plus turbulents sont mes enfants les cygnes : ils font claquer leurs ailes avec fracas en les battant à la surface de l’eau, font la course sous les arcades du pont Saint Georges en faisant s’envoler un nuage de pigeons, et poussent de grands cris de jour comme de nuit !

Bientôt, la cathédrale aura totalement disparu derrière les rideaux de feuillage… Promis, je vous montrerai la suite dans les prochains jours, lors de mes brèves et rares sorties pour les courses ou l’exercice.
En attendant, profitez d’autres photos de ce drôle de printemps en confinement, en lisant le journal de mars ci-dessous, et le magnifique texte poétique anonyme qui conclut cet article.
Au tournant d’avril : les photos volées du printemps au Pontiffroy
Pour appliquer le plus scrupuleusement possible la devise Sauvez des vies = restez chez vous ou Stay home = stay safe, je ne sors que sur mon balcon, ou sur dans le quartier du Pontiffroy que deux fois par semaine pendant à peine trente minutes. Mais c’est suffisant, dans ce quartier assez arboré, pour profiter des couleurs et des sons merveilleux du printemps ! Voici quelques nouvelles de la nature du Pontiffroy en ce tout début avril !
Les beautés du printemps adoucissent la dureté de ces semaines. Après Mulhouse et la Moselle Est il y a 10 jours, Metz sature de malades en urgence absolue. Le Maire de Metz et la directrice du CHR Metz Thionville multiplie les appels à l’aide auprès de leurs homologues nationaux et transfrontaliers pour pouvoir évacuer des malades vers les grandes villes françaises qui sont moins sous pression, ainsi que vers l’Allemagne – et même l’Autriche depuis le 1er avril ! Heureusement, la solidarité sanitaire fonctionne. Il y a trois mois tout juste, l’Armée annonçait son intention de fermer l’hôpital militaire Legouest à Metz. Cette décision a perdu tout son sens en ce moment, et la situation actuelle plaide plutôt pour maintenir coûte que coûte cet hôpital à Metz. Mais ce n’est que mon avis ! Ces actualités ont beau concerner ma ville, elles me semblent très éloignées, puisque nous sortons à peine, et lisons peu la presse.
Signe que le reste de la Ville est à l’arrêt, dans le Pontiffroy, les voitures ne circulent plus. On ne voit même plus de bus. Seuls les vélos des livreurs de restauration à domicile passent à toute vitesse ! Très rarement, quelques poussettes, trottinettes et vélos d’enfants. On entend deux fois par jour environ de loin des sirènes de police ou de pompiers (j’avoue que je ne sais pas les distinguer !). Le champ des oiseaux n’en est que plus beau ! D’autant que la saison des amours a porté ses fruits…
La saison des amours a porté ses fruits
Les familles se sont agrandies sur la Moselle ! Les dames canards et ouettes d’Egypte sont accompagnées de nombreux petits, à qui elles apprennent à pêcher, à se déplacer, et peut-être à admirer la superbe vue sur la cathédrale ?

La moindre présence des humains dans tous les espaces de nature et de promenade favoriserait l’épanouissement de la faune, d’après certains articles que j’ai pu lire en ligne. Je ne peux pas le confirmer numériquement, mais cette année, le confinement et le grand soleil me font profiter de mon balcon, et observer bien mieux que les années précédentes l’agitation avicole qui règne dans les arbres ! Il me semble même qu’elle est moins forte en avril qu’en mars. Place à la phase plus calme et posée de couvade ?
Les magnolias au sommet de leur beauté
Les fleurs de magnolias ont déployé toute leur envergure, sur les branches en éventail, et ressemblent à de généreux bouquets de fleurs. Seul celui de la rue Chambière, devant l’hôtel Ibis, tarde à laisser ses fleurs sombres s’épanouir… mais je fais l’hypothèse qu’il sera au sommet de sa beauté lorsque les autres auront fâné, d’ici quelques jours ?
Voici les beautés des jardins Bernard Marie Koltès et de la place Gabriel Hocquart, avec des vues sur les clochers jumeaux de la tour Saint-Ségolène, sur l’hôtel de région ou encore sur la façade nord de la cathédrale.

Un avril multicolore
Les fleurs de prunus se sont dispersées et évaporées. Les prunus ont repris leur teinte sombre habituelle. Mais des fleurs blanches, jaunes vif, rouge éclatant, rose doux, sont apparues sur les arbustes des jardins du quartier. Ce qui lui donne un air de campagne ! Les jardiniers ne passent plus pour tondre et tailler, aussi les arbustes sont hirsutes, et les pelouses sont des tapis épais et moelleux d’herbes folles, de pissenlits et de pâquerettes.

Des réunions avec les oiseaux
Mon mari et moi sommes confinés à domicile et télétravaillons. Après deux semaines, nous nous sommes décidés à aménager la chambre des parents et y installer le bureau de Monsieur !
Et pour le bureau de Madame ? Je transforme la table de la salle à manger en pupitre et bureau pour mes enfants et moi le matin, avant de m’isoler pour les réunions téléphoniques l’après-midi sur ma terrasse ensoleillée. Pigeons et moineaux, corbeaux et merles défilent sur les branches autour de moi et chantent à tue-tête ! Cela m’a décidée à participer au recensement participatif de la Ligue de Protection des Oiseaux lancé ce printemps via le site oiseauxdesjardins.fr !

Le printemps est loin d’être fini ! Mes arbres préférés, situés près du lavoir des thermes, ne sont pas encore fleuris. Je suis allée les surveiller hier : leurs bourgeons grossissent lentement mais sûrement…
Mars : les fleurs s’ouvrent, nous nous enfermons
Après un hiver dur et pluvieux, j’avais hâte de revoir les couleurs du printemps à Metz ! Mais, cette année, puisque l’épidémie de coronavirus impose le confinement, je ne peux ni admirer ni vous faire admirer l’installation du printemps à travers la Ville avec autant de liberté et de joie que les autres années. Qu’à cela ne tienne ! Restons au Pontiffroy pour en admirer les grands magnolias, et prendre le temps de regarder la nature toute proche se réveiller et s’épanouir, jour après jour !

Début mars, en emmenant mes enfants à l’école, je les incitais à admirer les premiers arbres en fleurs, et à guetter tous les signes du retour du printemps dans le quartier du Pontiffroy et le quartier des îles. Comme ici, cet arbre à l’angle de la rue Chambière et de la rue des Bénédictins.
Dimanche, nous avons passé une demi-heure au parc, avec des parents inquiets de leur organisation familiale, de leur organisation de travail proche (pour un papa logisticien) ou de leur survie économique à long terme (pour un couple de parents artistes dans une compagnie de théâtre).
Lundi, nous retournons 20 minutes au parc… le temps d’entendre deux mamans deux bancs plus loin évoquer leurs proches atteints du Covid-19 et de se précipiter à la maison ! Lundi soir, Emmanuel Macron nous confirmait l’obligation de se confiner totalement, et de s’interdire toute séance de toboggan ces prochaines semaines, et toute sortie avec les enfants. (Mais alors, à quoi pourrait bien servir mon blog, qui est dédié aux sorties et aux enfants ?!? NDLR)
Depuis, on ne voit plus d’enfant sur le pont Saint Georges, au parc de la place Valladier, sur les rives de la Moselle ni aux abords de la rue Chambière. En journée, l’humanité semble se résumer aux propriétaires de chiens, aux mamies à cabots et à caddie, et à quelques grappes de jeunes gens marchant vers le centre-ville, en bravant les interdictions. Pourtant, les risques de contrôle sont forts dans ce quartier qui accueille à la fois le siège de la police municipale et celui de la police nationale ! A 20 heures le soir, l’ambiance est très bruyante : l’un des voisins tape bruyamment sur des casseroles, c’est le signal pour que tout le monde sorte sur le balcon, applaudisse et crie en l’honneur du personnel soignant, et de toutes les personnes qui nous permettent de garder un quotidien sain et sécurisé : les agriculteurs, les distributeurs, les commerçants de bouche, les rippeurs. Je trouve aussi que c’est un bon moment de défoulement collectif et de communion. Il me réconforte et nous ressoude, après des journées d’isolement forcé.
Voilà pour les humains, mais quid de la faune et de la flore du Pontiffroy, ce quartier assez arboré en bord de Moselle ? Le printemps déverse ses couleurs sur Metz et sur le quartier : les roses délicats des arbres en fleurs, le vert brillant des feuilles à peine nées, le jaune vif des jonquilles, la blancheur immaculée des fleurs nouvelles. La plupart des arbres sont encore dénudés, on peut donc observer à loisir le ballet des oiseaux qui s’y joue, et qui est particulièrement intense en cette saison des amours ! On peut les admirer très brièvement en allant faire les courses ou un peu d’exercice… ou dans l’article ci-dessous !
Le prologue au printemps : la floraison des prunus
Les prunus sont les sentinelles du printemps. Toutes frêles et de couleur tendre, elles sont les premières à sortir et oser braver les froids hivernaux qui persistent jusqu’à début mars.
Elles offrent un cadre magnifique aux édifices du Pontiffroy et du quartier Saint-ferry, de part et d’autre du pont Saint-Georges : les ruines de l’église Saint Livier ou la synagogue.
La symphonie des magnolias
Dans le Pontiffroy aussi, de grands magnolias s’ouvrent, les uns après les autres. Leurs teintes varient entre des roses très pâles et des violets profonds. Notre brève promenade de santé consiste à aller voir chaque magnolia et observer ses différentes phases de floraison. Les boutons ovales grossissent de jour en jour, la pointe colorée de la fleur finit par percer en haut du bouton, les pétales enivrés de lumière repoussent l’enveloppe grisâtre jusqu’à ce que celle-ci se rétracte sous les pétales ou tombe au sol (et celle-ci ne sent pas très bon !), et la corolle des pétales s’élargit et s’épanouit.
La saison des amours
La saison des amours bat son plein. Confinée sur mon balcon, j’écoute et l’observe plus que mes derniers printemps, où j’étais enfermée au bureau sans aucune vue sur la nature.
De bruyants coups d’ailes nous font sursauter et lever les yeux vers un couple de pigeons bien affairés dans les pins nombreux qui longent la rue Chambière. Les corbeaux et les pies font les vigies sur les branches encore nues. Les merles s’affairent dans les pelouses fleuries pour se faire un festin de vers. Entre les pâquerettes, les pissenlits, les violettes, sautillent et butinent de petites abeilles. Tout le monde est dehors, en fait ! Sauf nous les humains …
La Moselle s’éveille
Il y a peu de choses à voir quand on n’a pas le droit de sortir plus de 20 minutes de chez soi pour une balade, ni aller au-delà de 2km (selon le Ministère des Sports). Alors pour se distraire, il faut faire plus d’efforts afin d’obliger l’attention à s’attarder sur tout, afin de regarder mieux et plus longtemps. Et finalement, que de petites histoires à découvrir !
Les saules ont verdi les premiers, avec un éclat ravivé par les rayons généreux du soleil que nous avons eu au début de la seconde quinzaine de mars. Tous les arbres sont encore nus, mais les fleurs roses, jaunes, blanches composent les premières touches du tableau printanier.
Les canards sur la Moselle vont tous en couple d’une rive à l’autre, ou agitent bruyamment leurs ailes pour se poser ou décoller de l’eau. Seul le héron s’obstine dans la solitude… le voyez-vous sur la photo ci-dessous ?
Le printemps est loin d’être fini ! Promis, je vous montrerai la suite dans les prochains jours, lors de mes brèves et rares sorties pour les courses ou l’exercice. En attendant, je partage avec vous un très beau texte « C’était en mars 2020 », d’un auteur inconnu, partagé sur la page Facebook de Parents Imparfaits et qui était tiré de ce site web :
C’était en mars 2020
Les rues étaient vides, les magasins fermés, les gens ne pouvaient plus sortir mais le printemps ne savait pas.
Les fleurs ont commencé à fleurir, le soleil brillait, les oiseaux chantaient, les hirondelles allaient bientôt arriver, le ciel était bleu, le matin arrivait plus tôt.
C’était en mars 2020
Les jeunes devaient étudier en ligne et trouver des occupations à la maison. Les gens ne pouvaient plus faire de shopping ni aller chez le coiffeur.
Bientôt, il n’y aurait plus de place dans les hôpitaux et les gens continuaient de tomber malades.
Mais le printemps ne savait pas.
Le temps d’aller au jardin arrivait, l’herbe verdissait.
C’était en mars 2020
Les gens ont été mis en confinement. pour protéger les grands-parents, familles et enfants. Plus de réunion ni repas, de fête en famille.
La peur est devenue réelle et les jours se ressemblaient.
Mais le printemps ne savait pas.
Les pommiers, cerisiers et autres ont fleuri. Les feuilles ont poussé.
Les gens ont commencé à lire, jouer en famille, apprendre une langue, chantaient sur le balcon en invitant les voisins à faire de même. Ils ont appris une nouvelle langue, être solidaires, et se sont concentrés sur d’autres valeurs.
Les gens ont réalisé l’importance de la santé, de la souffrance, de ce monde qui s’était arrêté, de l’économie qui a dégringolé.
Mais le printemps ne savait pas.
Les fleurs ont laissé leur place aux fruits. Les oiseaux ont fait leur nid. Les hirondelles étaient arrivées.
Puis le jour de la libération est arrivé.
Les gens l’ont appris à la télé. Le virus avait perdu.
Les gens sont descendus dans la rue, chantaient, pleuraient, embrassaient leurs voisins, sans masques ni gants.
Et c’est là que l’été est arrivé parce que le printemps ne savait pas. Il a continué à être là malgré tout, malgré le virus, la peur et la mort.
Parce que le printemps ne savait pas, il a appris aux gens le pouvoir de la vie.
Tout va bien se passer, restez chez vous, protégez-vous, et vous profiterez de la vie.
Lisez ceci, répandez-le et restez amoureux…