Si vous êtes sortis à Metz pendant l’Avent ou Noël, vous avez sans doute croisé La Belle au bois dormant ! Elle a en effet pris place sous le blanc chapiteau de la Place de la République aux côtés des autres statues de glace des héros de contes recréés par Disney, et a pris chair et chaleur à l’opéra théâtre de Metz Métropole pour quelques représentations de son ballet. Le récit de mes deux rencontres avec cette Princesse de conte de fée est l’occasion toute trouvée pour vous parler de deux attractions formidables en cette fin d’année à Metz : le ballet à l’opéra théâtre et la Féérie des Glaces.
La Belle au bois dormant à l’opéra théâtre de Metz Métropole

Une coutume de Noël de l’Opéra théâtre
C’est une tradition messine que j’ai découverte avec ravissement : chaque fin d’année autour de Noël et du Jour de l’an, l’opéra théâtre de Metz Métropole fait jouer un ballet sur un conte de fée, ou une opérette. Cette coutume vient enrichir encore la pléthore d’attractions familiales offertes à Metz pendant l’Avent et Noël. En 2009, Zorba avait été joué. En 2013, My Fair Lady avait occupé la scène. Cette année, c’est le ballet de la Belle au bois dormant qui a été choisi pour nous faire retomber en enfance !
Ce conte de Perrault a été mis en musique par Tchaïkovski et créé à Saint Pétersbourg en 1890. Produit par l’Opéra théâtre de Metz Métropole, il est ici chorégraphie par Laurence Bolsigner-May, interprété par l’Orchestre national de Lorraine sous la houlette du chef Myron Romanul, et dansé par le Ballet de l’Opéra théâtre de Metz Métropole. Une vraie démonstration des savoir faire lorrains en matière d’art classique ! Mi-décembre, les Messins ont même pu assister à la répétition générale du ballet. Et Dieu sait combien les répétitions sont nécessaires pour accorder les musiciens de l’orchestre, l’orchestre avec les danseurs, les danseurs avec les éclairagistes ! Cette synchronisation entre autant de personnes et d’art me fascinera toujours dans les ballets classiques.

J’ai assisté à la deuxième représentation, le 23 décembre, avec les membres de ma famille venus jusqu’à Metz pour fêter Noël avec nous. Les billets avaient été pris d’assaut car dès mi-novembre, et nous avons hérité de places au balcon sur le côté. Nous nous sommes donc tordu le coup, mais la perspective sur un seul coin de la scène et l’entrée des coulisses permet de voir les secrets de fabrication de ce grand spectacle : de petites mains qui font pivoter les panneaux des décors pour transformer en trente secondes la salle de bal en champ de ronces, ou encore voir avant tout le monde le retour de la Fée Carabosse seize ans après avoir lancé sa malédiction… Mais au fait, vous rappelez-vous bien des méfaits et des mobiles de la mauvaise Fée Carabosse ?
Il était une fois…
Si la lecture du conte ou le visionnage du grand dessin animé de Disney remonte à votre enfance, laissez-moi vous rafraîchir la mémoire ! Nous mêmes, quelques heures avant le ballet, avions révisé l’histoire de la Belle au bois dormant et étudié le livret du ballet. Ainsi nous étions certains de comprendre ce qui allait se jouer entre les pointes des danseuses et les sauts des danseurs ! Le livret écrit par Marius Petipa se joue en un prologue et trois actes. Au début de l’histoire – pardon, il était une fois…- le roi et la reine d’un royaume enchanté donnèrent naissance à une princesse, Aurore, et organisèrent un bal pour son baptême. Les marraines furent choisies parmi les fées les plus généreuses et charmantes pour offrir mille qualités et cadeaux au nouveau né.

Cette sélection excluait la Fée Carabosse, qui surgit vexée et furieuse au milieu de la fête. Cette fée malveillante jeta un sort à la famille royale : le jour de ses seize ans, la princesse allait se piquer le doigt et mourir. Heureusement, la gentille Fée Lilas, qui n’avait pas encore fait son présent, offrit d’atténuer le sort et transforma la sentence mortelle en un sommeil long de cent ans, qui devait être interrompu par le baiser d’un Prince. Après ce long prologue, nous voilà transportés seize ans plus tard lors de ce fameux bal. Dans le premier acte du ballet, la jeune Aurore est devenue une princesse très courtisée, car devant elle quatre éphèbes enchaînent les séries de sauts dans l’espoir de conquérir son coeur. La scène se passe sous le regard soulagé de ses parents qui pensent avoir échappé à la malédiction de Carabosse. Hélas pour eux, celle-ci s’invite à nouveau dans la fête et tend une rose empoisonnée à la jeune princesse imprudente et ingénue. La jeune fille se pique à une épine et tombe dans un profond sommeil, tandis que ses parents entament une danse de désespoir avant de sombrer eux aussi dans le sommeil et laisser leur château se couvrir de ronces.

Le deuxième acte s’ouvre avec de nouveaux sauts d’autres jeunes éphèbes nés un siècle plus tard, qui tentent de s’impressionner les uns les autres lors d’une partie de chasse en forêt. Un Prince se trouve parmi eux. Guidé par la Fée Lilas, il aperçoit soudain la jeune princesse endormie et rêve qu’il danse avec elle. Il finit par l’embrasser et lui redonne vie, à elle ainsi qu’à ses parents.

Le troisième acte met en scène les noces du Prince et de la Princesse, dans un bal où viennent danser le chaperon rouge et le loup ainsi que deux couples de paons et de chats.

La grande star de la soirée a été pour moi la Fée Carabosse, qui avait les costumes les plus impressionnants et originaux, et mouvait avec une gestuelle extraordinaire, glissant de ses pas chaloupés et offrant un masque très sévère. Je ne me lassais pas non plus des sauts des danseurs sur la musique bondissante. Enfin, j’ai adoré la partition vraiment coquine et comique, aux allusions sexuelles à peine voilées, du chaperon rouge et du loup, tandis que les coups de griffe de satin du couple de chat étaient irrésistibles. Pour moi, la réunion de tant de musiciens, de danseurs, de techniciens et de spectateurs est toujours une grande fête, que je regarde s’achever avec des larmes dans les yeux. Quelle belle fête collective pour introduire les Fêtes familiales de Noël ? Voilà une tradition messine que je ne manquerai plus !

Une autre tradition des contes est en train de s’ancrer à Metz. Voilà deux ans que Disney installe ses héros sur notre Place de la République. Mais on les retrouve d’une manière tout à fait originale : en statues de glace ! C’est ainsi que j’ai retrouvé La Belle au bois dormant… sous un chapiteau refroidi à moins 6 degrés !
La Belle au bois dormant dans la Féérie de Glaces de Disney
Il ne manquait que cette visite pour achever ma découverte de tous les Marchés de Noël de Metz : nous l’avons faite au milieu des vacances de fin d’année. Hélas, ma fille de trois ans a été plus sensible au froid qu’à la beauté des princes et princesses Disney en glace, car elle ne les connaît pas encore bien. Ma batterie de portable aussi a été sensible au froid et a perdu connaissance en cours de visite, ma collection de photos est donc incomplète ! Mais pour ma part, mon incursion dans le Pôle Nord enchanté de Disney et ma rencontre avec cette nouvelle version de La Belle au bois dormant m’ont ravie !
Un nouvel art s’expose à Metz : la sculpture de glace !

80 sculptures de 2 à 6 mètres de hauteur ont été érigées en l’espace de cinq semaines par 30 artistes internationaux, sous la houlette du sculpteur de glace flamand Alexander Deman. Un film a été réalisé pour montrer un peu comment a émergé de la glace ce miracle de force et de délicatesse entre le 11 octobre et le 18 novembre.


Derrière cette prouesse technique et artistique pour donner vie aux contes d’Andersen, Perrault et Grimm, on retrouve bien sûr le spécialiste incontesté en la matière : Disney ! Disney marque encore là son doigté pour combiner enchantement des foules et… gestion de ces mêmes foules, contenues dans de longues files d’attente pendant les vacances après avoir payé des billets élevés. L’entrée se fait par une porte tapissée d’une peau d’ours. A la sortie, un jeune homme prévenant, vêtu d’une parka Disney, tend aux visiteurs des mouchoirs pour éponger la goutte au nez qui perle bien souvent après dix minutes passées sous moins six degrés dans le chapiteau. Disney, ou l’art de mêler rêve et industrie, pragmatisme et enchantement…
A l’entrée, des remparts de glace se dressent devant nous. Des escaliers permettent de grimper en haut de la muraille et bénéficier d’un panorama sur toutes les statues de glace du chapiteau : d’un côté celles du bal des princes et princesses, de l’autre les figures du conte de La Belle au bois dormant. Enfilez vos bonnets et vos gants et venez avec moi…
Au bal glacé
L’aile droite du chapiteau est une gigantesque salle de château, dans laquelle les décorateurs ont créé de hautes portes-fenêtres, des chandeliers, des armures, des vases fleuris et même… le blason de la Ville de Metz accroché au-dessus de la cheminée. Nous voilà donc invités à un véritable bal glacé : toutes les princesses vêtues de leurs belles robes ont saisi la main de leur prince pour quelques pas de danse. Nous évoluons parmi les couples de danseurs illuminés de bleu, de rose et de violet.

Mais ce ne sont pas n’importe quels Princes et Princesses qui dansent sous nos yeux : Pocahontas et John Smith maîtrisent aussi bien la valse que la Belle et la Bête, ou Jasmine et Aladdin ! Les moindres détails des contes ont été reconstitués, comme la pantoufle de vair de Cendrillon tendue par son Prince charmant, ou encore le bras plié derrière le dos de la Bête invitant la Belle à danser en haut de son escalier monumental. Les mains sont finement sculptées et tout aussi gracieuses que dans les dessins animés. Mention spéciale au couple Mulan et Jeeki, reliés l’un à l’autre par un très fin bijou de glace.



Les personnages légendaires de La Belle au Bois dormant
De l’autre côté du chapiteau, la Belle au bois dormant est spécialement à l’honneur. Son univers a été reconstitué en glace : le dragon a l’air particulièrement féroce avec sa queue hérissée de pics et ses longs ongles crochus, rappelant les pointes du chapeau de la Fée Carabosse. Sa présence menaçante plane encore sur la Princesse endormie à quelques pas de là. Ses marraines les Fées volent à son secours, poursuivies par le dragon. On reconnaît leur petite silhouette ronde dessinée par Disney Le château de la Belle est spectaculaire puisqu’il mesure au moins trois mètres de hauteur. Le public se plaît à monter à son sommet pour bénéficier de la vue sur tous les contes mis en scène sous le chapiteau, et en descendre par le toboggan de glace !



Enfin, on retrouve la Belle et son Prince danser, tout près de la maison d’Hansel et Gretel, de Pinocchio s’étonnant devant son nez allongé, de Merlin l’enchanteur agitant sa baguette ou encore la marraine de Cendrillon souriant devant son carrosse magique. Quel spectacle incroyable, que l’on admire sur la bande-son des airs célèbres des dessins animés de Disney !


On dirait donc que les quatre éléments se sont donnés rendez-vous pour célébrer l’Avent et Noël à Metz : l’air au défilé de la Saint Nicolas dans les rues de Metz, le feu qui fait luire le Sentier des Lanternes, la terre arrivée tout droit de Provence avec les 300 santons de l’église Sainte Ségolène, et enfin l’eau transformée en glace pour la Féérie des Glaces et la patinoire de la Place de la République. J’espère vous avoir transporté dans la magie de Noël à Metz avec les récits de ces événements inoubliables. Et si vous en voulez encore, je vous invite à regarder la vidéo des voeux 2017 de la Mairie, qui illustre magnifiquement les attractions de fin d’année à Metz. Vivement Noël prochain, et d’ici là, belle et douce année 2017 à vous !
-6°C, c’est vrai que ça pique un peu lol.
Heureuse que la féérie des glaces t’aie plu.