Pour imaginer Metz en 2030, je commence tout d’abord par l’un des sujets phares de ce blog : l’alimentation. Ce sujet vient en premier car je veux rester fidèle à moi-même et à vous : la rubrique Gourmandises est l’une des plus fournies et les plus lues de ce blog ! Mais aussi parce que les besoins primaires des individus : l’alimentation, la santé et la sécurité, sont vitaux et doivent évidemment être satisfaits avant tous les autres !
En 2030, j’imagine que nous tous, habitants de Metz et de sa Métropole, quels que soient notre âge et notre quartier, n’aurons plus à fournir autant d’efforts qu’aujourd’hui pour adopter une alimentation locale, saine et neutre en pollutions et en déchets, et pour que notre consommation impacte moins la nature et les autres humains.

J’imagine que la vie à Metz offrira une véritable alternative à la société de consommation, si puissante au XXème siècle et si décriée en ce début de XXIème siècle face à ses abus sur l’environnement et les humains. Metz sera un territoire de consommation et de production, voire même territoire de consommation partagée et de production collective. On y valorisera la production dans les quartiers, le faire soi-même, la « seconde main », le partage des lieux et des biens. L’« économie circulaire » (un terme qui sonne comme du jargon de technocrate et de législateur aujourd’hui) couvrira des pratiques ancrées chez tous de zéro déchet et zéro gaspillage grâce aux pratiques de recyclage et de réparation. De nouveaux lieux auront ouvert dans les quartiers, je vous emmène les visiter !
Les courses à la ferme de mon quartier
Mon primeur est la Ferme urbaine créée sur l’ancien parking de la piscine du Luxembourg, qui regroupe un potager, un cocotarium, et un espace de compostage. Vous avez lu « cocotarium » ? Un cocotarium est un poulailler de quartier, où les poules sont alimentées par les restes de nourritures des habitants, qui peuvent récupérer leurs œufs. Le premier en France a été créé à Neuville sur Oise en Ile-de-France en 2018. La transformation des fruits et légumes en jus, soupes, conserves, se fait à La Conserverie locale, à Bliiida.
Dans chaque quartier de Metz, et sur chaque commune de Metz Métropole, une ferme d’agriculture et d’élevage biologiques (sur le modèle coopératif de la Ferme de Borny) et des ateliers de transformation (sur le modèle de La Conserverie locale) ont été ouverts par des collectifs d’agriculteurs et habitants avec le soutien des collectivités.
Le zéro déchet créateur de nouvelles boutiques et d’emploi
Pour mes produits d’hygiène et de ménage, incroyable mais vrai ; je n’ai même plus besoin d’aller acheter des bidons en plastique et cotons suremballés dans les hypermarchés ! Nées du mouvement Zéro déchet, plusieurs véritables boutiques ont ouvert et distribuent différents produits comme des lingettes démaquillantes, des mouchoirs en tissu, des couches lavables ou encore des serviettes hygiéniques, avec des shampooings et lessives artisanales – et pour ceux qui veulent faire leurs propres recettes, les ingrédients nécessaires dont l’inégalable bicarbonate de soude.
Dans la résidence de la Manufacture des Tabacs, on trouve désormais un boutique Zéro Déchet et un supermarché en vrac : Nicolas Day by Day cartonnait si bien au Quarteau qu’il a ouvert une autre cellule plus grande dans ce quartier fraichement rénové au début des années 2020 !

Plusieurs boutiques « Zéro déchet » ont ouvert, dans tous les quartiers et les communes. Elles ont fait l’objet d’un dispositif de soutien et de financement spécial de la Chambre des métiers et de l’artisanat et de Metz Métropole.
L’art de la réparation
Pour les meubles et les vêtements, je me déplace un peu plus loin mais arrive encore à rester dans Metz et à acheter local ou en seconde main, et je fais réparer ! Je fréquente tous les autres petits centres villes dans les autres quartiers de Metz qui se sont spécialisés sur différents types de produits. Je vais notamment à Magny pour faire réparer mes appareils cassés.
En effet, la déchetterie de Magny et le centre Emmaus sont désormais entouré d’un repair village : plein de petits stands de collecte, commerces de seconde main, ateliers de restauration et récupération se sont installés là. Et je suis allée me faire former à la mécanique, au bricolage et aux méthodes de réparation dans différents ateliers proposés par les grandes enseignes de bricolage comme Leroy Merlin ou Boulanger.
Consommatrice, mais aussi productrice grâce aux espaces de fabrication dans les quartiers !
Je fais également réaliser beaucoup d’objets ou de vêtements sur mesure dans les boutiques de la rue des Jardins : je passe commande d’une robe à ZigZag au Point et j’ai fait retisser mes fauteuils chez la tapissière. J’ai appris à coudre et décorer des pièces simples de tissu pour mon linge de maison : mes torchons, couvre-plats ou serviettes de table. J’utilise la machine à coudre et la brodeuse numérique du makerspace de Bliiida.

Enfin… je le fais quand il y reste de la place car cet espace est bien occupé par les Makers de Metz ! Pour l’organisation du pique-nique de ma Fête des Voisins, j’ai fabriqué mon propre set de vaisselle à l’aide de la découpeuse laser. Si je suis vraiment dans l’urgence, je peux toujours me rendre dans le Makerspace de l’Agora à la Patrotte, celui de Borny qui sert autant aux habitants qu’aux industriels du quartier, ou pousser jusqu’à celui d’Augny qui s’est implanté aux côtés des grandes enseignes de Waves.
Des fablabs ont ouvert dans chaque quartier. Les habitants viennent y dessiner, bricoler, se former, coudre…
Le shopping dans les boutiques à l’essai
Ayant gardé mes habitudes de blogueuse, je vais tester et approuver (ou pas) les nouvelles adresses de centre-ville, restaurants et boutiques, et en particulier les jeunes commerçants qui ouvrent des boutiques à l’essai. Dans ce dispositif, le commerçant en création d’entreprise loue gratuitement le local pendant six mois et bénéficie d’un accompagnement par la Chambre de commerce et d’industrie et la Fédération des Commerçants, et une communication privilégiée dans l’application de e-commerce de Metz. En six mois, il voit si son activité lui plait et s’avère pérenne, auquel cas il va pouvoir s’installer dans un local à lui et laisser la place à un autre jeune testeur !
Ces boutiques à l’essai se trouvent notamment dans le Centre commercial Saint Jacques, qui joue la carte de l’alliance avec les artistes, artisans et producteurs locaux depuis 2016 pour reconquérir sa clientèle messine. Celui-ci accueille d’ailleurs la ferme urbaine de centre-ville et l’atelier de transformation, après la destruction d’une partie du bâtiment dont les cellules restaient vacantes, et la végétalisation de sa toiture.
Boutiques à l’essai, espaces test agricoles… A Metz il existe pléthore de dispositifs de soutien à la création d’activités !
Je vous le disais en introduction : dans ma vie en 2030 il y a un temps pour tout : la consommation et les loisirs, le travail, et enfin la participation à la vie de la cité. Si vous vous sentez bien dans ce voyage dans le futur, je vous propose d’explorer un nouvel aspect de Metz en 2030 dans un prochain article, lié à l’alimentation : il s’agit de la santé. Comment pourrons-nous vivre en bonne santé à Metz ? La réponse ici !
Découvrez les autres articles de cette rubrique Imagine Metz en 2030, et notamment le premier article qui raconte le prologue de mon récit : sa genèse et ses intentions.
Et vous ? Metz en 2030, vous l’imaginez comment ? Comment consommerez-vous ? N’hésitez pas à laisser vos idées ou vos scenarii en commentaire !