C’est en dégustant une crêpe aux friandises lorraines à la délicieuse crêperie Saint Malo que j’ai pu découvrir trois spécialités sucrées célèbres bien au-delà de notre région : la bergamote, la madeleine et le macaron. La Lorraine a eu la chance d’avoir le plus gourmand des monarques, le roi Stanislas, qui a ramené et popularisé la bergamote et la madeleine… Ici je vous raconte l’histoire de trois fameuses friandises lorraines, et bien sûr… je vous donne les adresses où les trouver !
Le macaron (le vrai de vrai, bien avant Ladurée !)

Deux villes lorraines se revendiquent spécialistes du macaron : Nancy et Boulay. Deux religieuses de Nancy, les Dames Converses du Saint Sacrement, ont créé les premiers macarons nancéiens à la fin du XVIIIème siècle, et ont tenu la recette secrète depuis. On sait tout de même que les ingrédients de base du macaron restent le blanc d’oeuf, le sucre et la poudre d’amande de Provence. Puis la petite commune de Boulay s’est mise elle aussi à macaronner dans la seconde moitié du XIXème siècle. Un couple de pâtissiers, les Lazard, ont mis au point leur propre version du macaron. Celui-ci est dressé à la petite cuillère en argent. Le résultat final est un petit biscuit rond à la coque croquante et l’intérieur plus fondant (voire collant).
Si les pâtissiers lorrains ont gardé la tradition du macaron simple et sans ajout, les pâtissiers de Paris : Gerbet, puis Ladurée et Hermé, ont commencé à accoler les macarons et glisser une confiture entre les deux.
La madeleine
Si l’on vend de nombreuses madeleines à Cabourg en hommage à Marcel Proust, la madeleine serait en fait un
gâteau inventé en Lorraine, et plus particulièrement à Commercy, un village de la Meuse. Il a été servi à la fin d’un banquet royal organisé par le roi Stanislas, lorsqu’une petit servante de Commercy, appelée Madeleine, a proposé de réaliser la spécialité de son village natal pour combler la défection du pâtissier officiel du roi à la dernière minute. Ravi, le roi a décidé d’adopter ce gâteau et le baptiser Madeleine. Une autre légende raconte que ce gâteau a été inventé en Espagne et rapporté en France par une certaine Madeleine, à l’issue de son pèlerinage à Saint Jacques de Compostelle. Une pâtisserie de Liverdun a ensuite lancé un commerce de madeleines fameuses au XIXème siècle, dont la renommée égale celle de la madeleine de Commercy – au moins en Lorraine !
La bergamote de Nancy
Cette fois, il s’agit d’un produit uniquement nancéien ! La bergamote est un fruit très amer, né d’un greffage d’un citronnier sur un oranger. On en extrait l’essence qui peut ensuite être transformée en bonbon après avoir été mélangée à du sucre cuit. Ce sont les Ducs de Lorraine et Rois de Sicile, René d’Anjou et René II, qui ont rapporté l’essence de bergamote depuis le sud de l’Italie jusqu’à Nancy. Les bonbons à la bergamote sont devenus la friandise favorite du Roi Stanislas, à qui ils étaient réservés. Ce n’est que pendant la deuxième moitié du XIXème siècle que la recette a été popularisée par un pâtissier et confiseur nancéien, Godefroy Lillig.
Le bonbon à la bergamote est carré, à la couleur ambrée, et très dur. Attention aux dents !! Cependant, la bergamote est bonne à utiliser contre les maux d’estomac, l’eczéma, la peau et les cheveux gras. La Bergamote de Nancy est devenue mondialement célèbre lors de l’Exposition Universelle de l’est de la France en 1909. Elle a même son site internet !
Traditionnellement, les bergamotes de Nancy sont cachées dans la typique boite en fer rouge, comme on en voit dans le film Amélie Poulain. En effet, la boite des trésors d’enfants de Dominique Bretodeau est une boite de bergamotes : sans doute un hommage de Jean-Pierre Jeunet à ses années lycée passées à Nancy ?
Où acheter les friandises lorraines à Metz ?
Rendez-vous dans des épiceries fines spécialistes de nos produits du terroir : il y en a au Marché Couvert (
Le Jardin des saveurs), Place du Quarteau, le
pâtissier – confiseur Namur, à la pâtisserie l’Ecureuil tout près de la cathédrale, et bien sûr dans le magasin du Bar à la Lune, à l’angle des Places d’Armes et Place Jean-Paul II au pied de la cathédrale. Si vous avez grand faim et ne craignez pas le mélange des genres, embarquez à la crêperie Saint Malo pour les goûter en crêpe comme moi !
Pour des produits spécialement nés à Metz, rendez-vous à la Pâtisserie Jean, à l’angle de la Mairie sur la Place d’Armes, pour déguster un Paris-Metz ou des caramels à la mirabelle !
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