Comme toute fête locale agricole, les Fêtes de la Mirabelle se clôturent par un défilé de chars fleuris dans le centre-ville de Metz, appelé « corso ». Bien qu’originaire de la première région céréalière de France, la Beauce, je n’en avais jamais vu ! J’ai donc été aussi surprise et amusée que ma fille, à qui j’avais promis d’aller voir un spectacle cet après-midi-là (après le succès de la visite à la mini-ferme Place de la Comédie la veille). Et j’ai surtout été impressionnée par la créativité et le dynamisme des associations locales pour honorer cette tradition et faire de ce défilé traditionnel un beau spectacle.
La tradition du corso
Vers 15 heures en ce dernier dimanche du mois d’août et dernier jour des Fêtes de la Mirabelle, nous avons rejoint le centre-ville et nous sommes rangés, aux côtés de nombreux autres curieux, contre les immeubles de l’étroite rue des Clercs pour admirer le corso. Celui-ci a été préparé par des centaines de bénévoles soucieux de perpétuer cette tradition de déguisement, de décoration et de fête. Neuf associations locales : Famille de France (fédération Moselle), Famille lorraine de Metz-Borny, les jeunes donneurs de sang, le Secours catholique, les Bigophones de Metz, les Gwendolines de Metz-Borny, la Renaissance de Metz Devant-les-Ponts, le Groupe folklorique lorrain et les Joyeux carnavaliers, ont créé et décoré les chars de fleurs aux couleurs vives, suivant le thème du corso 2016 : la mer. (Le Républicain Lorrain avait consacré un article instructif sur les préparatifs.)


Les associations culturelles et folkloriques ont également défilé et fait des démonstrations de leurs danses et musiques du monde : africaine, tahitienne, brésilienne mais aussi bretonne.


La mer et ses créatures ont envahi Metz
C’est une fanfare militaire qui ouvrait la marche, et a fait résonner l’air célèbre « En passant par la Lorraine ».

Nous avons donc vu défiler dans les anciennes rues du centre-ville un navire de pirates, un bateau de pêcheurs, des poissons, un perroquet, un crabe, un coquillage, ou encore… le roi des sirènes.

Autour et sur les chars, des bénévoles adultes et enfants déguisés faisaient honneur au thème du char et du corso : en pirates, en sirène, en canards, en marins, en plagistes … En dépit de ce fil conducteur, ce défilé électrique rassemblait foule de personnages : le roi Triton, des druides celtes, des bigouden juchées sur des échasses, des aviateurs fous, des danseuses orientales, des joueurs de djeumbé, une fraise à pattes, … Entre chaque char, des danseurs ou des fanfares (bagad, batucada) animaient en musique le défilé en nous emmenant dans un tour du monde imaginaire.




Les chars étaient tirés par d’imposants tracteurs verts, dont la présence contraste avec les prestigieuses façades de pierre et l’étroitesse des rues pavées. Il faut imaginer que deux siècles en arrière, ces chars pouvaient être tirés par des boeufs ou des chevaux !

Marine, reine de la mirabelle et perle de ce corso marin
Last but not least, le char de la Reine de la Mirabelle fermait la marche. Une semaine auparavant, la mirabelle avait trouvé sa reine lors de l’élection organisée sur la Place d’Armes. L’élection de la Reine de la Mirabelle à l’ouverture des Fêtes est une tradition née 1949. La Reine de la Mirabelle 2016 a elle aussi des cheveux d’or, un joli minois de girl next door et un prénom tout choisi pour le thème du corso : Marine. Entourée de ses deux dauphines, elle a pris place sur le dernier char, dans les bras d’un ours géant au nez pointu comme une souris. Hélas, les brushings de nos trois belles ont été trempées par une subite et violente averse : finalement, être Reine de la mIrabelle n’est pas toujours un sort enviable !


Aucune mirabelle en vue dans ce défilé, et le seul lien de cette parade citadine avec l’origine agricole du corso est la présence de tracteurs et de fleurs. Mais on a gardé l’esprit fédérateur de ces Fêtes en rassemblant de nombreux bénévoles et en offrant un spectacle original et gratuit dans les rues. Bien qu’elles aient été hélas peu nombreuses, les associations ont eu là une belle vitrine en contrepartie d’une mobilisation remarquable. Loufoques et parfois difficiles à suivre dans leurs drôles d’univers, les artistes du spectacle vivant étaient là pour montrer que les Fêtes de la mirabelle sont un prétexte à montrer le dynamisme culturel et populaire de Metz. Un dynamisme qui rend la Ville tellement plaisante !
Ta description fait regretter de n’y avoir pas assisté en direct ! Quel travail dans la réalisation de ces chars ! C’est très chouette et cela devait être aussi un moment sympa à vivre.